Critiques – Le Bleher des Discus

 

par Joseph S. Nelson

J’adore les livres sur les poissons, l’histoire des hommes, l’histoire naturelle et l’exploration, et quand un livre combine toutes ces composantes, c’est vraiment un plaisir de le lire. Je dis bien : lire – cet ouvrage exceptionnel est bien plus qu’un livre de référence, c’est une riche somme d’informations qui se lit avec délice. Il y a abondamment matière pour ceux qui, à part leur soif de documentation sur le Discus en soi, désirent en savoir plus sur le ichtyologistes et les aquariophiles du passé qui ont contribué à la promotion du Discus. Heiko Bleher a fourni un travail merveilleux en couvrant l’histoire, depuis de 19e siècle, de l’Autriche et d’autres pays d’Europe et d’Amérique du Sud,  en relevant les événements qui ont mené à la découverte et aux collectes du Discus.
Il offre au lecteur de l’information scientifique et pratique sur un poisson qui bénéficie d’une littérature abondante. Les Discus font partie de la famille des Cichlidés, la troisième famille de poisson la plus riche en espèces dans le monde. Les trois espèces maintenant reconnues de Discus peuplent le bassin du moyen Amazone, une région qui jouit de la diversité la plus élevée au monde en espèces d’eau douce. Le Discus font partie des poissons d’aquarium parmi les plus recherchés qu’il y eut jamais. On les connaît soit comme “les aristocrates de l’aquarium“, une appellation choisie, comme Heiko le rappelle, par William T. Innes, dans les années 1980 et, plus tard, comme les “rois de l’Amazone“. Heiko a beaucoup publié sur le Discus (y compris un livre en 1982) et sur d’autres poissons et il a engrangé une moisson d’informations pratiques en matière d’exploration. Ce livre, c’est Heiko ! Personne d’autre ne pouvait écrire un tel ouvrage.
Ce livre est le résultat de prés de 50 ans de recherche. On y trouve une masse de données intéressantes, non publiées à ce jour et c’est la synthèse d’une vaste littérature, souvent mal connue. Le livre offre une abondante iconographie de valeur historique et de photos. Au total, environ 5.000 photos, peintures et illustrations de poissons, de personnages et de paysages,  et beaucoup de cartes. Outre la documentation captivante sur le Discus et tout ce qui s’y rapporte, le livre fourmille aussi d’anecdotes historiques sur des sujets comme la première vraie “tarte Sacher“ , le découvreur européen du curare des Indiens, sir Walter Ralegh, et une expédition allemande sur le Rio Jari, sous bannière nazie en 1935-37. Les lecteurs ne pourront échapper à la fascination quasi magique du Discus. Pas surprenant donc qu’un poisson aussi extraordinaire ait attiré tant de scientifiques et d’autres et enchanté ce Heiko Bleher si dynamique et assoiffé d’aventures à devenir son biographe dans ce maître livre.
Juste après l’introduction, il y a un passage utile : “A propos de ce livre“, qui donne au lecteur un survol du contenu. Le chapitre 1, le premier des cinq, rapporte l’historique de la découverte des trois espèces de Discus. Il insiste sur le fait, souvent négligé, que les indigènes connaissaient bien ce poisson. Les premiers Discus collectés par des Européens l’ont été par une expédition autrichienne. L’histoire de ce qui se passait en Europe et en Amérique du Sud et la collecte de poissons, est présentée les aléas des nombreuses expéditions de l’Autrichien Johan B. Natterer en Amérique du Sud, la première expédition outremer de la flotte autrichienne, et les itinéraires en Amérique du Sud, dont certains ont mené à la découverte du Discus en 1832, tout cela a valu bien des problèmes. La première espèce a alors été décrite par Johann Jakob Heckel, en 1840. Le lecteur est ainsi amené à faire connaissance avec des ichthyologistes européens comme Rudolf Kner, Franz Steindachner et Johann Bapt. De (von) Spix. L’histoire des discussions auteur de la découverte de la deuxième espèce est abordée de la même façon, une histoire où l’ichtyologiste suisse de renom, Louis Agassiz, a joué un rôle majeur. Puis viennent les découvertes du 20e siècle, où, entre autres, nous retrouvons Herbert R. Axelrod, Harald Schultz et W. T. Innes (dont je possède, depuis l’adolescence, le livre “Exotic Aquarium Fishes“). Nous jetons également un coup d’œil sur la vie fascinante de la maman d’Heiko, Amanda Flora Hilda Bleher, la première femme à collecter commercialement des poissons. Beaucoup des expériences personnelles d’Heiko sont évoquées. La première importation de Discus vivants aux USA, en 1932, est traitée en détails, ainsi que le essais subséquents pour fonder un commerce florissant par avion, dans des conditions de pionniers, surtout après la seconde guerre mondiale. Heiko suggère d’excellents messages de préservation et nous pouvons partager la souffrance des indigènes quand l’exploration et l’exploitation ont commencé.
Le chapitre 2, consacré à la taxinomie du Discus, nous en dit plus sur Heckel, celui qui a décrit la première espèce de Discus, a développé l’ichtyologie en Autriche et est réputé pour son travail de description des Cichlidés collectés par Natterer. La description originale de la première espèce est reproduite, tout comme celle de la deuxième espèce, décrite par Jacques Pellegrin, en 1904. Je dois avouer que je ne savais pas grand-chose sur cet ichtyologiste français qui a décrit nombre de nouveaux taxons et a été un de nos travailleurs les plus prolifiques, décédé en 1944. Une des histoires intéressantes, mais mal connue, de la rude concurrence pour la description d’espèces de poissons, il n’y a pas si longtemps, est rapportée. Elle concerne Leonard P. Schultz, de l’Université de Washington et du Museum National d’Histoire Naturelle (Washington D.C., où il était en charge de leur département des Poissons) et Herbert R. Axelrod, fondateur des éditions Tropical Fish Hobbyist, George S. Myers, un ichtyologiste de réputation mondiale à l’Université de Stanford et un autre ichtyologiste, non nommé, avaient apparemment une description manuscrits d’une nouvelle espèce de Tétra que nous connaissons comme Tétra cardinal. D’après Heiko, Axelrod a poussé son cher ami Schultz à le décrire à son tour et en toute hâte, en le désignant d’après Axelrod. Schultz (à ne pas confondre avec Harald Schultz) est bien connu pour une série d’études systématiques, y compris une révision (en 1960) du genre des Discus où il relevait deux espèces, l’une avec deux nouvelles sous-espèces qu’il a décrites. L’ichtyologiste suédois, Sven Kullander, le systématicien vivant le plus prolifique en matière de Cichlides, a effacé les sous-espèces de Schultz, dans un livre de 1986 abordant des problèmes taxinomiques de Cichlides du haut Amazone. Ce changement est accepté par Heiko, sauf pour une sous-espèce élevée au rang d’espèce actuellement à la lumière d’informations qui n’étaient pas disponibles en 1986. Le chapitre se termine par les commentaires critiques d’Heiko sur la taxinomie des Symphysodon et son choix de valider trois espèces, ce qu’il a fait avec l’aide de Jacques Géry, décédé il y a peu, très connu pour son travail sur les Characidés. Dans une publication séparée, tout en reconnaissant le besoin de plus d’études taxinomiques sur base d’ADN nucléaire, Bleher et al. (2007) ont trouvé trois clades de Symphysodon, en utilisant l’ADN mt et sur base de la connaissance de leur biologie, et les ont validés comme espèces : Symphysodon discus Heckel, 1840, le Discus Heckel ; S. aequifasciatus Pellegrin, 1904, le Discus vert ; et S. haraldi, Schultz, 1960, le Discus brun. Cette dernière espèce a été décrite, à l’origine, comme une sous-espèce de Symphysodon aequifasciata et considéré comme un synonyme de S. aequifascaita par Sven Kullander dans ses travaux d’époque, et elle a été élevée au rang d’espèce par J. Géry et H. Bleher en 2004. On a trouvé des hybrides Symphysodon discus x S. haradi et la fig. 26 dans Bleher et al. (2007) suggère que S. haraldi est paraphylétique.
Le chapitre 3 traite la distribution des trois espèces de Discus et de leurs variété chromatiques et présente 11 cartes. Heiko nous met en garde contre les données exagérément erronées du passé quant aux localisations de capture d’un poisson que les collecteurs préféraient souvent tenir secrètes ou pour lesquelles ils désiraient exagérer leurs capacités de collecte. Malheureusement, nous apprenons qu’il y a une masse d’informations erronées (par exemple, selon toute apparence, les Discus n’ont pas été pêchés dans le Rio Madeira alors que 38 variétés proviennent prétendument de ce seul cours d’eau).
Le chapitre 4 s’occupe des nombreuses variétés chromatiques du Discus dans la nature. Il y a 46 pages de photos couleurs qui illustrent la variabilité de chacune des trois espèces. Pour en faire une contribution de valeur scientifique, ne sont mentionnées que des photos de poissons dont le lieu de capture a pu être confirmé par Heiko, généralement parce qu’il a collecté lui-même le spécimen et pris les photos (l’information du commerce est apparemment souvent fausse et doit créer un dilemme dans la tentative de renforcér la législation concernant les populations menacées). On s’étonne de voir dans quelle mesure cette variabilité chromatique naturelle de chaque espèce résulte d’une sélection naturelle qui adapte les formes aux divers environnements ou au régime alimentaire ou à d’autres causes non génétiques.
Le chapitre 5, de loin le plus long, aborde les habitats naturels des Discus et les collecteurs. Il s’oriente aussi vers de historiques fascinants, la géographie (y compris l’évocation du développement de villes comme Belém et Manaus), la description écologique des types d’eau très distincts, l’essor économique (exploitation forestière, production de caoutchouc, etc.), de passionnantes histoires des indigènes et des étrangers (p.ex. sur l’esclavage), les voyageurs scientifiques européens comme Alexander von Humboldt et tant d’autres, de manifestations culturelles et, bien sûr, beaucoup d’informations sur les Discus et les autres poissons. Et partout, présentés en huit zones géographiques, nous lisons les récits trépidants des expéditions et des expériences d’Heiko lui-même. Ensuite vient une partie de grand intérêt qui présente en détails l’évidence, jamais publiée encore, que chacune des trois espèces a ses propres exigences en matière d’espace vital et de reproduction pour des paramètres comme le pH, la température et la conductivité. Le chapitre se conclut par une documentation fouillée sur la nourriture des Discus dans la nature (p.ex. la matière végétale, les algues, les invertébrés), sur les communautés du Discus (compagnons aquatiques et prédateurs) et une partie sur l’histoire de la collecte des poissons (qui remonte, de façon intéressante, jusqu’à l’époque de Cro-Magnon, en Europe).
Un glossaire utile de sept pages est prévu qui reprend les mots anglais, portugais et brésiliens et ceux des tribus indiennes. Les références, sur neuf pages, incluent les publications en diverses langues et sont à jour. L’index se divise en quatre parties : généralités, flore et faune (les pages avec photos de poissons signalées en grasses, sauf pour les très nombreuses variétés de Discus, tandis que le noms de taxons plus importants sont en grasses), personnes, et localités. Enfin, il y a un résumé intéressant de la vie et du travail de l’auteur (sa première quête du Discus remonte à ses sept ans), de sa naissance dans un bunker dans les ruines de Francfort-sur-le-Main, en 1944, jusqu’à son activité comme éditeur de “aqua, Journal of Ichthyology and Aquatic Biology”. Je me permets ici une digression pour pousser les lecteurs à visiter le nouveau site d’aqua : www.aqua-aquapress-com . Sa mère, une aventurière hors pair, a voyagé dans le monde entier et a collecté des poissons et des plantes (nous savons à présent de qui Heiko tient son profil exceptionnel !) et son père, Adolf Kiel, a été un célèbre pionnier de l’aquarium moderne et est connu comme “le père des plantes aquatiques“. Heiko a commencé à collecter poissons et plantes comme petit garçon en compagnie de sa maman lors d’expéditions en Afrique, à travers toute l’Europe et dans les jungles les plus reculées d’Amérique du Sud (où il a vécu parmi de vraies tribus indiennes). Dernièrement est parue une page d’errata comprenant des références manquantes.
Le “Bleher des Discus“. Vol. I, dès à présent disponible en sept langues, est un ouvrage exceptionnel que je recommande vivement à l’attention d’un large éventail de lecteurs, de ceux qui s’intéressent prioritairement aux merveilleux Discus et aux poissons d’aquarium en général à ceux que passionnent les divers aspects de l’histoire naturelle et de l’exploration de l’Amérique du Sud. Nous attendons avec impatience le Vol. II qui parlera de la reproduction du Discus (et de l’histoire des tentatives en ce sens), des formes d’élevage du Discus, de l’avenir du Discus, d’une revue de clubs et associations voués au Discus dans le monde entier, du Discus sur Internet et de produits inspirés par le Discus.

REFERNCES
BLEHER, H., STÖLTING, K. N., SALZBURGER, W. et MEYER, A. 2007. Revision of the genus Symphysodon Heckel, 1840 (Teleostei : Perciformes : Cichlidae) based on molecular and morphological characters. aqua, International Journal of Ichthyology, 12 (4) : 133-174.

 

 

par Patrick de Rham

Pour tous ceux qui aiment les Discus et l’Amazonie, un cadeau de Noël magnifique :

Le Bleher des Discus !

Le Bleher des Discus, volume I, 2007, par Heiko Bleher. Aqua Press, Italie. Ditribué en France par Animalia, couverture cartonnée, 671 pages et près de 5000 photos, cartes et autres illustrations.

Depuis plus d’un demi siècle, la popularité des poissons cichlidés appartenant au genre Syphysodon, communément appelés Discus, n’a fait que croître et ne s’est jamais démentie. C’est ce qui explique que probablement aucun autre poisson d’aquarium n’est à l’origine d’autant de publications. Pourtant l’extraordinaire ouvrage que l’explorateur-ichtyologiste bien connu, Heiko Bleher, a consacré à ces poissons, est, et sans doute restera à jamais, unique.

En effet si les discus dans leur environnement naturel en est le thème central, ce magnifique livre est aussi une véritable encyclopédie sur leur région d’origine, l’Amazonie, dont l’auteur nous fait connaître à travers sa quête des discus, l’histoire, sa découverte par les premiers explorateurs naturalistes européens, sa géographie tant physique, biologique, qu’humaine, bref tout le fantastique environnement au sens le plus large du terme, qui est le berceau de ces poissons merveilleux.

Le premier chapitre du livre, « L’histoire du Discus », retrace les différentes étapes de leur découverte par les naturalistes puis les ichtyologistes qui souvent en prenant de grands risques ont depuis le 19ème siècle (et même avant) prospecté les eaux de leur fabuleuse région d’origine. On y retrace aussi l’histoire des discus comme poissons d’aquarium. Cette section m’a particulièrement touché, car les nombreuses reproductions de documents d’époque (dessins, premières photos couleurs, publicités) ont fait revenir à ma ma mémoire mes émotions de jeune aquariophile, toujours avide de nouveautés. Notons ici que l’auteur fait dors et déjà partie de cette histoire, puisque dans les 40 dernières années il a consacré pas moins de 25 expéditions majeures et de nombreuses autres moins importantes à la recherche des discus.

Le chapitre 2, «La taxinomie du Discus », traite de ce très intéressant sujet que le livre de Heiko Bleher a contribué à remettre d’actualité et a provoqué la publication récente de deux articles importants (Ready et al 2006, Bleher et al 2007). Il montre des fac-similés des premiers écrits de Heckel(1840) et de Pellegrin (1904) et inclus le texte complet du travail de Schultz (1960) avec les photos qui l’accompagnaient, ainsi que les vues de différents auteurs sur le sujet, dont celles de Kullander et de Géry. Notons que la publication de l’ouvrage en allemand en 2004 donne une antériorité aux écrits de Bleher et de Géry par rapport à ceux publiés à une date ultérieure. Heiko Bleher considère qu’il y a trois espèces de Discus : Symphysodon discus Heckel, 1840 (Discus Heckel), S. aequifasciatus Pellegrin, 1904 (Discus vert) et S. haraldi Schultz, 1960 (Discus bleu et brun).

Les  chapitres suivants, « La distribution » et « Variétés de discus dans la nature », peuvent être regroupés ensemble.  Le premier comprend 8 cartes très détaillées et sert de support au second, qui montre surtout des excellentes photos de Discus collectés dans différentes localités. C’est probablement la partie du livre qui intéressera le plus le « discophile » passionné de formes naturelles. (Le volume 2 du même ouvrage, à paraître, traitera de l’élevage et des formes de sélecton des Discus.)

Quant au chapitre 5, « Habitats naturels et capture », c’est de loin le plus important puisqu’il comprend tout le reste du livre, soit 451 pages.. C’est ici que l’auteur nous fait bénéficier de toutes les connaissances qu’il a accumulées au cours de ses innombrables voyages dans la région. Il nous parle, illustrations et photos à l’appui, des premiers voyages d’Européens, des nombreuses tribus indigènes qui la peuplent ou la peuplaient, des établissements européens, anciens et modernes et du développement des principales villes de l’Amazonie. Il nous présente les principales espèces de la flore (en particulier des deux espèces d’Hevea qui on joué un rôle si important dans l’économie de l’Amazonie) et de la faune, y compris bien entendu celles des nombreux poissons qui souvent vivent en compagnie des Discus comme l’attestent certaines photos prises sous l’eau. Des habitats précis de Discus sont décrits en détail et les paramètres physiques et chimique de l’eau de 75 d’entre eux sont donnés. On assiste également à la recherche et à la capture des Discus  tant par les pêcheurs professionnels dont c’est souvent la seule ressource économique, que par Heiko Bleher lui-même. Une section particulièrement intéressante présente un sujet presque jamais abordé : la nourriture des Discus dans la nature. On voit que celle-ci est très variée et peu être différente au cours de l’année. Elle peut comprendre des éléments végétaux provenant de la forêt, par exemple des fruits, ou se développant dans l’eau, algues. La plupart du temps les organismes consommés par les Discus qu’ils soient végétaux ou animaux sont de très petite taille, voire microscopiques (ex. : diatomées) et les proies plus grosses, comme les larves d’insectes, sont extrêmement rares.

Cette énumération sommaire des principales parties de ce livre ne donne qu’une bien pale idée de son contenu incroyablement riche et diversifié. J’espère qu’il convaincra cependant de nombreux aquariophiles à l’acquérir, car si à première vue son prix (€ 98.- chez Animalia) peut paraître élevé, il est en vérité très avantageux si on considère la qualité du livre et de son iconographie, et surtout l’énorme somme de travail que sa préparation à nécessité. J’ajouterai encore que la traduction du texte original allemand est en général excellente et que les aquariophiles francophones devraient profiter de cette occasion qui leur est rarement offerte de posséder un tel livre en français.

This post is also available in: Anglais Italien Allemand Espagnol Português

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

AMAZON BUYER'S ATTENTION!!!

SINCE 1st JANUARY 2021 AMAZON CHARGES € 15,00 EXTRA - FOR ORDERS AT AQUAPRESS-BLEHER OR DIRECT AT aquapress44@gmail.com IS, A BEFORE,  EXTRA CHANGE