Hommage à Jacques Géry

Image Jacques Géry, 1917 – 2007

 

Un des plus grands ichtyologistes de notre temps nous a quitté. Jacques Géry, cet extraordinaire Français, ce gentilhomme par excellence, cet homme à la brillante carrière scientifique, pourtant toujours resté si humble, s’est endormi pour toujours. Une fois, c’était après la sortie de son oeuvre maîtresse – « The Characoids of the World », Géry 1997, ouvrage qui jusqu’à ce jour reste la référence sur les poussons characiformes – je lui dis; « Jacques, vous êtes le plus grand spécialiste des characoïdes au monde. » Il m’avait alors rétorqué : « Dans le milieu scientifique, ne donnez jamais une appréciation telle que, mon cher ami, le meilleur ichtyologiste etc. Celui qui fait un tel compliment sera toujours soupçonné de rechercher une faveur.  Pour un scientifique, il n’y a que deux choses qui comptent dans la vie : la Science et le reste. La première est une affaire de logique. Le reste, le sentimentalisme subjectif, l’idéologie, l’amitié, etc., n’a rien à faire avec la Science. »

Image Jacques Géry, 12 mars 1917 -15 juin 2007

 

Un des plus grands ichtyologistes de notre temps nous a quitté. Jacques Géry, cet extraordinaire Français, ce gentilhomme par excellence, cet homme à la brillante carrière scientifique, pourtant toujours resté si humble, s’est endormi pour toujours. Une fois, c’était après la sortie de son oeuvre maîtresse – « The Characoids of the World », Géry 1997, ouvrage qui jusqu’à ce jour reste la référence sur les poussons characiformes – je lui dis; « Jacques, vous êtes le plus grand spécialiste des characoïdes au monde. » Il m’avait alors rétorqué : « Dans le milieu scientifique, ne donnez jamais une appréciation telle que, mon cher ami, le meilleur ichtyologiste etc. Celui qui fait un tel compliment sera toujours soupçonné de rechercher une faveur.  Pour un scientifique, il n’y a que deux choses qui comptent dans la vie : la Science et le reste. La première est une affaire de logique. Le reste, le sentimentalisme subjectif, l’idéologie, l’amitié, etc., n’a rien à faire avec la Science. » Mais maintenant, après que j’ai eu la chance insigne de connaître Jacques et de travailler avec lui pendant les quatre dernières décennies, je peux dire sans hésitation, et hélas, sans qu’on ne puisse plus me suspecter d’espérer quelque chose de lui : « Vous étiez le plus grand expert qui ait jamais travaillé sur le groupe entier des  characiformes, vous connaissiez ces poissons mieux que quiconque – et probablement personne n’apprendra plus de choses sur eux que vous.»

En 1997, pour son 80ème anniversaire, j’ai écrit un grand article sur la carrière et la vie de Jacques, donnant la liste de toutes ses publications, aussi bien dans le domaine de la médecine et de la chirurgie, que ses publications sur divers sujets et en aquariophilie, et bien entendu, de ses contributions, si incroyablement nombreuses, à la zoologie et à l’ichtyologie (dans aqua, vol 2(4)). Dix ans plus tard, au moment même où j’étais en train de dresser la liste de ses travaux de la dernière décennie – il ne s’était jamais arrêté – un fax est arrivé :

“Sarlat le 20 juin 2007: Je suis très triste de devoir vous annoncer que Jacques est décédé le 15 juin. Après un long séjour à l’hôpital, cela a été un soulagement. Il nous a quitté paisiblement. Il a été incinéré à Périgueux le jour suivant dans l’intimité de sa seule famille. Georgie Géry »

Cette nouvelle m’a comme foudroyé. Je n’en croyais pas mes yeux. Il y a quelque temps, j’avais parlé au téléphone avec sa femme, Georgie,  et j’avais cru comprendre qu’après un long et pénible traitement de chimiothérapie, il allait un peu mieux et qu’il pourrait probablement bientôt rentrer chez lui. Et maintenant ce terrible choc…

Je n’arrivais pas à y croire…

Je n’avais plus parlé avec Jacques depuis quelques mois, mais nous avions toujours maintenu un contact par fax et un des sujets de notre ultime correspondance avait un intérêt tout particulier pour lui. Il s’agissait de la description d’une quatrième espèce de « néon », que j’ai découverte, et qu’il voulait voir publiée. Il y a plus de 40 ans, Jacques avait décrit la troisième espèce de néon (Hyphessobrycon simulans Géry 1963) et avec le numéro 4, il aurait eu la satisfaction d’avoir décrit la moitié des espèces du petit groupe des poissons d’aquarium les plus populaires dans le monde.

Le monde a perdu un homme qui certainement peut être compté parmi les grands scientifiques de tous les temps. Un de ceux qui a contribué à notre connaissance des poissons comme peu d’autres. Jacques Géry était déjà une légende de son vivant, maintenant il restera une légende pour toujours.

Je me rappellerai toujours, qu’à l’époque où je travaillais aux établissements « Gulf Fish » en Floride, mon cher ami Ross Socolof m’avait dit, après que j’aie reproduit pour la première fois le néon bleu (maintenant Paracheirodon simulans (Géry 1963)) : « Tu dois rencontrer l’homme qui l’a décrit. Il est l’expert mondial des characoïdes… » Mais près de dix ans devaient encore passer avant qu’un jour je me retrouve dans le Sud-Ouest de la France, conduisant sur un chemin étroit et tortueux menant à sa demeure, un grand et authentique château (sans chauffage !) dans lequel il a vécu avec Georgie jusqu’en 1982 (l’année où il a pris sa retraite). J’avais été émerveillé par i’accueil chaleureux que j’y avais reçu. Je me souviens d’être assis sur la terrasse, surplombant le parc dans lequel paissaient ses chevaux. Nous avons parlé pendant des heures de l’Amazonie, des poissons que j’avais collectés et lui avais donnés durant les dernières années, de Mozart et Tchaïkovski, Mao-Tsé-Tung, Staline, Castro, Victor Hugo ou encore Molière, Britski, Weitzman et Vari, qu’il admirait, ainsi que de l’Empereur du Japon, Akihito (aussi un ichtyologiste), et bien d’autres. : Avec Jacques je pouvais avoir une conversation sur presque tout. Il me parlait du  dernier logiciel de son ordinateur ou du dernier jeu qu’il avait découvert. Chaque fois que je vins lui rendre visite (parfois plus d’une fois par an), nous passions la plus grande partie de la nuits, assis à discuter des mécanismes de l’évolution, de la spéciation et de la distribution des espèces, de la sympatrie et de l’allopatrie des formes de vie, de mimétisme, ou même, de ce qu’était une espèce…

Je pouvais lui demander un renseignement sur n’importe laquelle des quelques 1600 espèces de characiformes et il pouvait me le donner. Sa connaissance des characoïdes (et de beaucoup d’autres groupes et espèces de poissons) était incroyable. Je pouvais lui poser des questions sur des spécimens collectés par des chercheurs aussi variés que La Condamine, Lülling, Ferreira, Humboldt, Spix et Martius, Natterer, Langsdorff, Adalbert (Prince Henrich Wilhelm), les frères Schoburgk ou Wallace, ainsi que sur les spécimens collectés lors de la Tayer Expedition, conduite par Agassiz,  et il connaissait les collections de Steindachner, d’Eigemann et encore de bien d’autres. Je pouvais le questionner sur chaque « igarapé », « furo », « paran », lac ou rivière de l’Amazonie, toutes les localités et habitats où l’on trouvait des poissons – bien qu’il n’ait voyagé qu’une dizaine de fois à cette région, et qu’il travaillait surtout dans des musées et institutions comme ceux de Sao Paulo, Manaus, Lima, Cuiaba, Trindad et ne faisant qu’occasionnellement quelques sorties de collecte sur le terrain. Une fois nous étions ensemble sur la Transamazonienne pour collecter le poison qui devait recevoir plus tard le nom d’Inpaichthys kerri Géry & Junk 1977).

Sa connaissance en géographie des habitats aquatiques et de leur localisation, était surprenante. Pas étonnant qu’une des ses dernières publications, à part la re-description d’un Curimatidé rare, ait consisté à corriger les localités types de la Thayer Expédition (1865-1866), beaucoup de ces dernières ayant été publiées de manière erronée, et ainsi maintenant tout scientifique peut se référer à elles de manière exacte. En 2004, pour la première fois, Jacques a aussi corrigé avec moi les localités typiques des espèces et sous-espèces de Symphysodon.

Mais sa connaissance des endroits, rivières et lacs, couvrait presque tous les milieux d’eau douce de la planète. Je pouvais lui mentionner un cours d’eau en Argentine ou dans la Province de l’Equateur (République Démocratique du Congo), un affluent du Mékong ou des lacs tibétains (dans lesquels, bien sûr, ne nageait aucun characoïde), ou encore lui demander des renseignements sur la destruction d’habitats naturels, sur des barrages hydroélectriques ayant submergé de précieux milieux naturels abritant des espèces endémiques. Il savait toujours quelque chose sur ces sujets et pouvait répondre à mes questions, même aussi si elles avaient trait à la nutrition de nombreuses espèces de poissons et sur les particularités de leur comportement. De plus il était devenu un grand collectionneur d’objets anciens. Chaque fois que j’arrivais chez lui, je voyais que sa riche collection de couteaux s’était encore agrandie, et il en allait de même de celle d’anciens cadenas et de masques africains et australasiens. (Georgie a tenu pendant des années un magasin d’antiquités et ils se rendaient souvent à des ventes aux enchères.). Récemment, il s’était passionné pour des figurines de pierre très rares, sculptées il y a plusieurs siècles par quelques tribus africaines. Pendant mes dernières expéditions au Mozambique, au Cameroun, au Gabon et en Guinée, plutôt que de me voir m’occuper tout de suite des characoïdes, il voulait d’abord que je parte à la recherche de certaines de ces rares sculptures et lorsque pendant ces dernières années, je me suis mis à voyager à la Fédération de Russie, il m’a demandé de garder un œil ouvert pour de vielles icônes.

Une fois, je m’en souviens bien, il vint me voir en Allemagne.  Nous visitons plusieurs musées où il examine diverses collections et espèces, mais il est surtout désireux de vendre des cartes à jouer. Jacques avait une immense collection de jeux de cartes, datant du Moyen-Âge, voire même plus anciens. Nous allons jusqu’à Stuttgart en faisant du 250 km/h dans une Porche Turbo, et notre pare-brise explose ! Il se souviendra toujours de cette aventure… Et moi je n’oublierai jamais que Jacques était à  ma connaissance le seul chercheur qui ne se déplaçait jamais sans prendre avec lui une chaise pliante. Quand nous collections le long de la Transamazonienne, chaque fois que je sautais à l’eau, il dépliait sa chaise et se mettait à lire un livre (souvent de Stephen King…).
Jacques Géry est né en 1917 à Paris. Il  étudie la médecine à Strasbourg et à l’âge de 20 ans, travaille dans les hôpitaux de cette ville. Plus tard il est interne à Claivivre, Dordogne. Durant la Seconde Guerre mondiale, il doit soigner des soldats anglais blessés en Allemagne où il apprend parfaitement l’allemand. Il se trouve à Hambourg quand il rencontre Eduard Schmidt (qui prendra plus tard le nom de Schmidt-Focke), le gynécologue renommé qui deviendra le pionnier de l’élevage moderne du discus à Aquarium Hamburg. En 1947, il est promu Chef de Clinique adjoint à la Faculté de Médecine de Strasbourg et le 20 juillet de la même année soutient sa thèse de médecine. Il devient un chirurgien plasticien réputé et travaille jusqu’en 1960 è la clinique de Bricy où il maintient 40 aquariums pleins de différentes espèces de poissons. Sa passion pour les poissons s’était déclarée dès l’âge de 13 ans et l’une des premières espèces qu’il a reproduites est Hyphessobrycon flammeus Myers 1924, ceci dès avant la Seconde Guerre mondiale. En 1951 il se met à publier de manière ininterrompue des articles sur les poissons d’ornement, les plantes aquatiques et l’aquariophilie, écrivant à la fois pour les débutants et pour les aquariophiles avancés – et jusqu’en 1958, écrit pas moins de 72 articles publiés dans des revues et des livres. Son premier article sur les poissons, s’intitule : Les Mollienesia, descriptions, mœurs, reproduction. Il est publié dans la première revue française d’aquariophilie L’aquarium et les POISSONS dont il devient rapidement le rédacteur en chef et l’auteur principal, jusqu’à fin 1957. Jacques écrit sur tous les groupes et familles de poissons d’eau douce (et de quelques marins), anabantoïdes, cyprinidés, gobies, Athérinidés, loches et silures, et aussi sur les vivipares, tetraodons, cyprinodontes (appelés « killies » seulement bien plus tard) et cichlidés, bien qu’il détesta les deux derniers, ainsi que les personnes qui travaillent sur eux. Plus tard il devait ressentir une certaine aversion pour ces deux dernières familles, car il critiquait de manière souvent virulente le travail de ceux qui les étudiaient. Il publie aussi divers articles sur la biologie et le mimétisme. Mais sa passion qui va devenir dominante pour les characoïdes avait des racines bien plus anciennes.

En 1952 il écrit un long article sur l’espèce qui était restée sa préférée, Hyphessobrycon flammeus, suivi en 1953 par une longue présentation des Nannostominae et une année plus tard, un article encore plus fouillé sur la sous-famille des Pyrrhulininae. Egalement en 1954, il commence à écrire sur les characoïdes africains et dès 1955-56, il fait son premier voyage pour chercher des poissons sur le terrain. De novembre à février, il étudie l’ichtyofaune de la Guinée française (aujourd’hui République de Guinée) et plusieurs autres expéditions de recherche vont suivre, au Gabon, Guyane française, Brésil, Bolivie, Pérou, etc.

Jacques publie son premier article scientifique sur les poissons en 1959, article consacré à Roeboexodon gen. n, de Guyane et peu de temps après, décrit Thayeria ifati Géry 1959. (Cette dernière espèce étant aussi une de ses préférées. Il a travaillé des décennies sur le genre Thayeria qu’il voulait réviser. Mais en 2005 il a donné toute sa collection à Flavio C. T. Lima, la jeune étoile montante de l’ichtyologie brésilienne, qui promit de terminer rapidement la révision, qui doit comprendre la description de plusieurs espèces nouvelles, et avoir Géry comme un des auteurs.)

A l’âge de 44 ans, il redevient étudiant. Ceci simplement parce qu’il aime mieux les poissons que la chirurgie plastique. Pourtant il a acquit une grande réputation en France et a publié plusieurs articles scientifiques dans cette spécialité médicale (de 1941 à juin 1960).Mais son ami, le  Professeur Grassé, le plus grand zoologiste de France, lui a dit : « Cela ne vaut pas la peine d’être un chirurgien…

Jacques fait sa thèse sur les Serrasalmidae de Guyane.

(Jacques n’a jamais accepté la division des characoïdes en 9 familles par certains pas plus que et le concept plus récent de 14 familles, avec un nombre extrêmement élevé de genres et d’espèces reléguées en Incertae Sedis, publié dans Checklist of Freshwater Fishes of South and Central America Reis, Kullander & Ferreira 2003. Il en disait : « Pourquoi ont-ils publié cette source de confusion ? Ils auraient dû en rester au concept établi par des ichtyologistes et chercheurs connaissant bien le sujet. Seulement après avoir obtenus de nouvelles informations, alors ils auraient pu éventuellement apporter des changements… » Il n’acceptait pas non plus de réunir les Crenuchidae et les Characiidae, ayant (avec Volker Mahnert) travaillé sur ces deux familles pendant presque un demi-siècle, et il restera attaché jusqu’à la fin à son concept de 19 familles de characoïdes.)

En 1960, Jacques écrit encore une seconde thèse sur la substance d’alarme émise par les cyprinidés, mais à partir de cette date il consacrera le reste de sa vie aux poissons characiformes – se penchant seulement très exceptionnellement sur d’autres groupes. Il travaille intensément sur ce groupe jusqu’à sa retraite, et d’après mes recherches – peut-être avec encore plus d’acharnement après 1982…

Jacques travaille jusqu’à la fin et même après une chimiothérapie, il continue à s’occuper de descriptions et d’articles jusqu’en fin 2006.

Il était rarement d’accord avec les cladistes et encore moins avec les « splitters » (diviseurs, parfois excessifs, d’espèces en plus d’espèces) ou avec les chercheurs travaillant très rapidement. Jacques s’élevait aussi contre la parution d’articles scientifiques dans des publications populaires en particulier s’ils étaient écrits par ceux qu’il appelait des « aquariophiles non professionnels ». Il est  une des personnes qui a le plus contribué à lancer la revue aqua (avec Ferdinand Krupp, aujourd’hui le rédacteur scientifique), dès le début des années 1990, Jacques fait constamment bénéficier la revue de ses conseils, révise de nombreux articles et apporte son assistance de bien d’autres manières. Grâce à l’aide de Jacques Géry, aqua devient  une des grandes revues du monde en ichtyologie. Il est le premier à faire partie de son conseil de rédaction et y demeure jusqu’en 2000, quand il estime qu’à cause de son grand  âge et avec tout le travail qui lui reste à faire, il doit en démissionner. Mais il désirait continuer à publier dans aqua, et plusieurs de ses travaux (avec Zarske et d’autres auteurs) restent sous presse et j’espère qu’ils pourront bientôt paraître.

Les descriptions concises et précises de Jacques lui prenaient souvent des années à terminer, et quand une fois je lui demandais pourquoi, il me dit: « La Science peut attendre, si je ne publie pas cette description, quelqu’un d’autre le fera. » Après que j’eu découvert la troisième espèce de Characidés à « nez » rouge, (note de la réd. ; la plus belle des trois), il a travaillé presque 20 ans dessus, avant que la description de Hémigrammus bleheri (Géry et Mahnert 1987, puisse être publiée. Quant à son étude, qu’il n’a pas terminée des characiformes du Rio Guaporé (le Río Iténez pour les Boliviens, peut-être la rivière avec la plus grande diversité et biomasse de poissons au monde), Jacques y a consacré les 15 dernières années. Il a écrit près de 350 pages, traitant d’environ 200 espèces de characiformes pour ce seul système hydrologique, dont au moins 20 sont nouvelles. C’est probablement, après « Characoids of the World », le plus grand travail qu’il ait jamais entrepris. Espérons qu’il se trouvera quelqu’un pour le terminer…

La famille Géry a perdu un mari, un père et grand-père (Gregory, le seul enfant qu’il ait eu avec Georgie, a deux enfants). (Et les enfants, j’ai une fois rencontré un fils, très sympa, qu’il avait eu de son premier mariage, ils ne se sont pas reproduits ?) Et moi, j’ai perdu un maître que j’admirais et qui a compté plus pour moi que mon père et que toute autre personne, un homme dont j’ai appris plus que de n’importe quel professeur. Mais le monde a perdu un être dont j’ai écrit  (1997) : « Jacques est le représentant d’une espèce presque éteinte…, ce qu’il me faut confirmer aujourd’hui. Avec Jacques un des être les plus précieux de la planète a disparu, il appartenait à une espèce qui donnait tout et ne demandait (presque) rien, une espèce modeste et bienveillante qui décrivit des centaines d’espèces nouvelles, mais qui était incapable de se décrire lui-même.

Son nom est devenu immortel, et pas seulement dans le nom de genre Geryichthys Zarske 1997, ni dans ceux de toutes les espèces (pas seulement des characoïdes) qui ont été nommées en son honneur, mais bien parce que l’immense travail qu’il a accomplit (sans toucher un sou, pendant 25 années après sa retraite, des centaines de publications) a marqué d’une manière indélébile la science ichthyologique. Bien sûr, pour autant que la recherche scientifique en systématique continue, ou jusqu’au jours où tous les poissons et les hommes qui les étudient et les aiment auront disparu. Parce que Jacques comme moi, était persuadé que Homo sapiens était le pire de tous les êtres vivants et qu’il continuera sans avoir de cesse à détruire les habitats naturels et la nature jusqu’à ce qu’un jour, il disparaisse lui-même.

Auf wiedersehen, Jacques, j’espère que nous nous retrouverons bientôt au paradis des poissons

Heiko Bleher, Italie, le 20 juin, 2007   

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